Les effets négatifs de la respiration par la bouche

et les bienfaits oubliés du nez

Respirer par la bouche peut sembler anodin… mais lorsqu’elle devient une habitude inconsciente, cette respiration « d’urgence » peut perturber notre équilibre physique, émotionnel et énergétique.

Pourquoi la respiration par la bouche pose problème ?

La bouche n’est pas conçue pour respirer au repos. Une respiration buccale chronique est souvent rapide, thoracique et superficielle, et stimule le système nerveux sympathique — responsable de la réponse « combat ou fuite ». Cela peut galvaniser le cycle du stress, même en l’absence de menace réelle.

À long terme, comme le détaille James Nestor dans Breath, respirer par la bouche peut aussi :

  • Déséquilibrer la structure du visage : mâchoire affaissée, palais rétréci, dents encombrées ;
  • Altérer la posture et générer des tensions chroniques dans le cou et le dos ;
  • Assécher les muqueuses, favorisant caries, mauvaise haleine et inflammations ;
  • Perturber le sommeil (ronflements, apnée), entraînant fatigue, irritabilité et manque de concentration ;
  • Réduire l’efficacité respiratoire : l’air entre et sort trop vite, empêchant une oxygénation optimale.

📜 George Catlin, dans les années 1830, observait que chez certains peuples autochtones d’Amérique, les mères refermaient doucement la
bouche de leurs bébés endormis afin de les habituer à respirer par le nez — un geste ancestral destiné à favoriser un développement facial harmonieux et une bonne santé respiratoire.

À nuancer cependant

La respiration par la bouche a sa place dans certaines situations spécifiques :

  • Lors d’un effort intense (sprint, montée rapide) ;
  • Pendant certaines pratiques de Breathwork actif (Rebirthing, Holotropic) ;
  • En cas de douleur aiguë ou de stress émotionnel intense.

Mais elle ne doit pas devenir automatique. Par exemple, le fameux « email apnea » — cette tendance à bloquer ou raccourcir le souffle (souvent par la bouche) en consultant ses emails — accentue le stress et dérègle notre équilibre physiologique.

Pourquoi respirer par le nez change tout

Le nez est un organe respiratoire à part entière. Il filtre, humidifie, régule l’air, et optimise chaque respiration. Il permet une respiration plus lente, profonde, silencieuse et efficace.

La respiration nasale :

  • Active le système parasympathique (calme, récupération) ;
  • Favorise une oxygénation optimale grâce à l’oxyde nitrique (ON), qui dilate les vaisseaux, stimule l’immunité et améliore la circulation ;
  • Renforce les défenses naturelles et protège les poumons ;
  • Apaise le mental et le corps ;

Stimule les zones cérébrales liées à la mémoire et aux émotions — hippocampe et amygdale — ce qui facilite l’accès aux souvenirs et soutient la stabilité émotionnelle.

🌿 En Conclusion

Et si on faisait simple ? Fermez la bouche, ouvrez les narines… et laissez la magie du souffle opérer.
Respirez moins, par le nez et plus lentement — votre corps, votre cerveau et même vos dents vous diront merci !

Car parfois, le plus grand changement commence avec le geste le plus naturel : une simple respiration par le nez.

Et si vous avez du mal à adopter ces habitudes ou souhaitez apprendre quelques techniques simples, je me ferai un plaisir de vous accompagner — les bases du pranayama sont un excellent début. Vous pouvez réserver une séance ici

📚 Sources & Références

  1. Nestor, J. (2020). Breath: The New Science of a Lost Art. Riverhead Books.
  2. Clinique Cleveland (2016). Études multidisciplinaires sur les effets de la respiration buccale (structure faciale, sommeil, santé buccale).
    Mouth Breathing: What It Is, Complications & Treatments
  3. Catlin, G. (1870). Shut Your Mouth and Save Your Life. Observations sur les pratiques respiratoires ancestrales, citées dans Breath.
  4. Zelano, C., Jiang, H., Zhou, G., Arora, N., Schuele, S., Rosenow, J., & Gottfried, J. A. (2016).
    Nasal respiration entrains human limbic oscillations and modulates cognitive function. Journal of Neuroscience, 36(49), 12448–12467.
    https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5148230/
  5. Schairer, D. O., Chouake, J. S., Nosanchuk, J. D., & Friedman, A. J. (2012).
    The potential of nitric oxide releasing therapies as antimicrobial agents.
    https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3442839/

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